Montréal Relève

9 mai 2018

Faire de ta passion pour les technologies ta carrière?

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Depuis 2015, la division Matrox Imaging des Systèmes Électroniques Matrox Ltée accueille des stagiaires Classes Affaires. C’est un plaisir renouvelé de travailler avec Arnaud Lina, directeur de la recherche et de l’innovation, qui, inspiré par un stage en milieu professionnel alors qu’il était élève au secondaire, voit toute la pertinence de partager sa passion auprès des jeunes.
Parlez-moi de votre organisation.

Matrox est un manufacturier de composantes électroniques et logicielles reliées à l’image, une image qu’il faut acquérir, une image qu’il faut afficher et une image dont on doit éventuellement extraire de l’information, pour guider un robot par exemple. Pour ma part, j’œuvre plus spécifiquement au sein de  la division Matrox Imaging, spécialisée en imagerie industrielle.

De l’ordre d’environ 500 employés au siège social, à Montréal, le cœur du développement repose principalement sur des concepteurs logiciels et spécialistes en électronique. Nous recrutons également des techniciens qui travaillent, entre autres, sur notre site de production.


Quels sont les besoins en relève et main-d’œuvre dans votre secteur?

La conception logicielle est en grande demande dans tous les secteurs et nous faisons face à une compétition croissante, voir même à une pénurie de l’offre en développeurs logiciels de haut niveau dans la région. Les universités nous parlent d’un ratio de 3 offres de stages par étudiant au baccalauréat dans le secteur logiciel, un chiffre qui parle de lui-même.

Parlez-moi de votre expérience comme mentor Classes Affaires.

Accueillir des stagiaires est toujours une expérience intéressante,  surtout à leur âge. Ce n’est pas une chose à laquelle une entreprise est habituée. C’est un petit défi de se mettre dans la peau d’un adolescent et de trouver des tâches qui lui sont adaptées dans le cadre de nos activités, car nous tenons absolument à ce que nos stagiaires soient pleinement intégrés à l’équipe de travail. L’immersion dans un environnement de travail, ne serait-ce qu’une semaine, l’appartenance au groupe, l’accomplissement d’une « vraie » tâche qui entraîne interactions et rétroactions avec les membres du groupe me paraissent les éléments les plus importants et valorisants. En aucun cas nous ne voulons offrir qu’un stage d’observation!

Pendant le stage, les jeunes sont entourés de personnes qui ont un savoir très pointu en hautes technologies. Si on fouille un peu, il y a toujours des tâches accessibles  qui permettent de soutenir l’équipe.  Nous visons des tâches réalisables, utiles, qui permettent d’apprécier un peu les rouages et réalités de nos professions.

Avez-vous senti que les stagiaires avaient un intérêt naissant pour le secteur?

Ils ont 15 ans, c’est la première fois qu’ils franchissent la porte d’une entreprise pour y accomplir une tranche de vie active. Juste vivre cette expérience est en soit, je crois, l’essentiel de ce stage. Le domaine des hautes technologies stimule l’imagination, on imagine un univers de gadgets, de super-ordinateurs, etc. Mais comme partout ailleurs, même pour produire des choses aussi « cool » soient-elles, il faut travailler fort et accomplir des tâches parfois beaucoup moins « cool ». Cela permet une démystification du milieu de travail pour plusieurs jeunes.

Et puis, éventuellement le stage peut jouer un rôle beaucoup plus important pour d’autres – je pense à une jeune en particulier qui a pu se projeter via ces exemples de femmes qui font carrière dans les technologies de l’information ici, chez Matrox, et qui est par la suite revenue chez nous pour son stage Jeunes explorateurs d’un jour

Est-ce qu’en 2018 on remarque une certaine tendance dans les proportions hommes/femmes dans votre secteur?

Cela est difficile à mesurer, mon équipe de travail est un tout petit échantillon, mais j’ai le sentiment que nous recevons plus de curriculum vitae de femmes qu’auparavant. D’ailleurs la plupart de mes dernières embauches sont des femmes! Mais le secteur est encore majoritairement masculin.

Avez-vous un court message à adresser aux jeunes intéressés par votre secteur?

Nous faisons parler les images! Ou plus concrètement, nous utilisons une combinaison de savoirs mathématiques, scientifiques, informatiques pour qu’un ordinateur puisse prendre une décision à partir d’une image. Reconnaître et trouver un simple cercle dans une image, une tâche si évidente pour nous et déjà incroyablement complexe pour un ordinateur. Alors, imaginez trouver Charlie! Les défis ne manquent pas et ils requièrent beaucoup d’imagination et d’innovations!

Avez-vous remarqué quelque chose vis-à-vis les prochaines générations de travailleurs?

On a pratiquement tous un téléphone intelligent entre les mains. On adopte et on utilise le high tech avec une vitesse et une facilité déconcertantes. L’obtention de résultat est rapide et la nécessité d’expérimenter de moins en moins présente. Mais l’autre côté du mur, les choses ne sont pas aussi immédiates.

La persévérance est une valeur précieuse. Je reviens souvent avec la Loi de Pareto, il faut s’accrocher et persévérer, c’est dans la dernière ligne droite que se cache la différence, la valeur ajoutée, l’excellence.

Lors du stage, bien qu’on favorise des rotations sur les différentes activités, on pousse les jeunes à compléter jusqu’au bout, des tâches qui sont parfois moins amusantes.

Est-ce que vous recommanderiez le programme à des organisations partenaires de Matrox?

Bien évidemment!

Et vous, pourquoi y prenez-vous part?

Il y a 30 ans, j’ai participé à une semaine de stage dans l’aéroport de ma région. Les personnes qui m’ont encadré étaient passionnantes et passionnées. La contagion – pour ne pas dire le coup de pied – dont j’avais précisément besoin. J’ai bousculé leur quotidien pendant une semaine et sans nul doute ils ont bousculé mon parcours. Une grande chance!

 

Cet article fait partie d’une série de portraits de mentors 2017 qui seront publiés ponctuellement, d’ici l’été.

Crédits photos :
Les photos identifiées avec le logo de Montréal Relève ont été réalisées par Sarah Geerits.